On identifie les troubles de comportement durant la période de l'enfance selon plusieurs facteurs, notamment, le fait que les comportements dits problématiques perdurent dans le temps (Plus de 6 mois) et que ces derniers soient suffisamment dérangeants pour nuire à l’enfant.
On utilise d’ailleurs de plus en plus, dans le jargon professionnel, le terme défi d’adaptation, pour qualifier les troubles de comportement. D’abord, ce terme, plus optimiste permet de voir une amélioration possible pour l’enfant. Ensuite, ce n’est pas l’enfant en soi qui est problématique, mais son environnement auquel il lui est plus dur de s’adapter à cause de plusieurs facteurs neurologiques et psychologiques. Ainsi, pour les prochaines lignes, je parlerai de l’enfant vivant avec un défi d’adaptation et vous comprendrez que c’est ce qu’on appelait autrefois les enfants avec un trouble de comportement.
Il convient d’abord de définir certains défis que peuvent vivre les enfants et de donner des pistes précises pour chacun d’entre eux :
Le trouble d’opposition
Les enfants qui possède le trouble oppositionnel sont constamment en lutte avec les adultes autour d’eux. Ils tentent d’obtenir gain de cause sur tout ce que leur imposent les adultes qui les entourent.
Avec un enfant qui présente de l’opposition, il faut lui donner l’impression qu’il a le choix. On parle souvent de la technique du « Faux choix ». Plus les enfants sont jeunes, plus elle fonctionne. Donc on donne le choix entre deux actions, qui mènent forcément au résultat escompté. Par exemple, manger les patates ou les petits pois en premier!!
Il est également important de donner le choix à l’enfant le plus souvent possible. De vrais choix!! On lui offrira donc des plages horaires où il est libre de choisir, on le laissera s’habiller comme il le souhaite, jouer aux jeux qui l’intéressent … On doit lui donner l’impression qu’il a le contrôle.
Et, il y aura impérativement des moments où l’enfant n’aura pas le choix; dans ces moments-là, il est important de lui expliquer la raison derrière la décision. « Timothé, je te demande de marcher sur le trottoir car une voiture pourrait te frapper et t’écraser!!! » par exemple. De cette manière, l’enfant comprendra et sera plus enclin à respecter la consigne de l’adulte. On peut aussi questionner l’enfant sur les conséquences possibles de son geste. « Selon toi, Timothé, que va-t'il se passer si tu marches dans la rue? ».
Le trouble du déficit d’attention
Le trouble du déficit d’attention se caractérise par l’incapacité de la mémoire de travail à fonctionner normalement. Ainsi, les informations transmises au cerveau, dans l’immédiat dans lequel elles sont accomplies, sont souvent incomplètes. Ce trouble se présente sous diverses formes qui ont chacune leurs particularités :
TDA sans hyperactivité
Il s’agit souvent de l’enfant qu’on qualifie de lunatique. Qui oublie tout, est perdu et dans sa bulle. Il est important, tout comme avec tous les enfants, de ne pas lui reprocher ses « pertes de mémoire ». l’enfant qui oublie ou qui semble perdu ne le fait pas volontairement. Plutôt que de formuler des reproches, on va tenter de l’aider. D’abord, en ayant une routine le plus stable possible. Si plusieurs actions sont interreliées, cela sera plus facile pour l’enfant de s’en souvenir. On lui donnera aussi des objets ou des trucs mnémotechniques. Par exemple, on peut lui remettre sa brosse à dents pour lui rappeler d’aller brosser ses dents.
TDA avec hyperactivité
L’enfant vivant avec un trouble du déficit d’attention avec hyperactivité est effectivement « dans la lune » lui aussi, mais son corps a beaucoup de difficulté à rester en place. Ainsi, il est très pertinent de lui offrir des moyens de bouger constamment, sans déranger les autres autour. (Les mêmes trucs que mentionnés précédemment s’appliquent aussi!!)
TDA avec impulsivité
l’impulsivité est traduite par la réaction du corps de l’enfant avant même que son cerveau ne puisse envoyer un message. Ainsi, les enfants vivant avec de l’impulsivité vont souvent dire des choses qu’ils ne pensent pas réellement ou alors agir sans nécessairement contrôler leurs actions. Ces comportements peuvent devenir très dérangeants pour l’enfant et son entourage. On peut aider l’enfant en lui offrant des moyens de stopper son impulsivité. Par exemple, en lui donnant un objet à manipuler quand il est en colère, en lui offrant un endroit où aller quand il sent l’émotion monter, en attendant que son cerveau analyse l’information et qu’il puisse agir de manière rationnelle, …
Il est très important, même si on croit que l’enfant a tort d’agir ainsi, et qu’effectivement le comportement vient perturber l’entourage de l’enfant, de ne pas reprocher à l’enfant ce qu’il ne contrôle pas. Il faut plutôt l’aider à trouver des moyens pour canaliser son émotion.
Les crises de colères et autres comportements
Il existe de nombreux autres « troubles du comportements » et il me serait impossible de tous les nommer ici. Par contre, il est très important, peu importe le comportement de votre enfant, de toujours accepter les émotions derrière. Un enfant qui devient violent lorsqu’il est en colère, qui brise des objets parce qu’il est triste, qui oublie son entourage tellement il est heureux, … ce n’est pas acceptable. Je le répète souvent : « Tu as le droit de vivre ton émotion, mais pas de la faire vivre à l’autre!! » Être en colère ne donne pas le droit de frapper les autres.
Notre rôle, en tant qu’adultes, c’est d’aider ces enfants à vivre avec leurs défis et leurs émotions sans toutefois que ça vienne interférer avec le quotidien des autres. Si on arrive à faire ça, on aura fait une différence dans leurs vies.
Ressources :