Selon Lea Waters, l'éducation positive motif deux choses primordiales dans la vie des enfants. D'abord, elle motive l'optimisme qui permet de bâtir une vie positive et un futur. Ensuite, cela leur permet la résilience de passer au travers des épreuves que la vie leur offrira.
Dans l'éducation positive, non seulement on laisse la place à l'enfant de vivre ses émotions et ses défis, mais on ne le brime pas non plus dans son exploration du monde qui l'entoure. On peut appliquer l'éducation positive via plusieurs clés que je décrirai plus bas :
Reconnaître les besoins de l'enfant
Isabelle Filliozat mentionnait, dans son livre Il me cherche , que : « Les comportements sont motivés par des besoins ». Ainsi, plutôt que de croire que l'enfant nous « teste », qu'il essaie de « nous faire produire » ou qu'il ne désobéit à aucun intérêt, il faut plutôt rechercher le besoin non comblé derrière le comportement.
Par exemple, un enfant qui refuse de venir manger a plutôt besoin de s'amuser et de continuer son jeu. Il ne ressent peut-être pas la faim et ne comprend donc pas pourquoi il doit aller manger maintenant.
Il est important de lui expliquer qu'il pourra retourner à son jeu plus tard et de lui montrer visuellement le moment où il pourra y retourner. Il faut également reconnaître son sentiment et ses émotions , puis lui faire un reflet : « Je vois que tu as encore envie de jouer et que tu es déçu de devoir t'arrêter ».
Finalement, lorsqu'un enfant pleure, il est important de laisser vivre son émotion, mais aussi de l'amener à la transcender en lui faisant un reflet et en lui proposant des moyens pour aller mieux. Des phrases telles que « Ne pleure pas » ou « Ce n'est pas grave » ne l'aideront en rien et lui apprendront que son sentiment est invalide.
Les destinataires sont écoutés sans punition ni récompense
Dans un concept d’éducation positive, il ne serait pas pertinent de réprimander ou de récompenser les actions de l’enfant. On essaie ici de lui apprendre les comportements acceptables. Il faut donc toujours expliquer le pourquoi du comment dans un vocabulaire simplifié. Par exemple, expliquer que les enfants peuvent s’électrocuter s’ils mettent leurs doigts dans la prise de courant. J’utilise habituellement trois règles qui englobent tout : Tu as le droit de tout faire sauf te blesser, blesser quelqu’un d’autre et briser le matériel.
Il faut aussi soi-même montrer l’exemple; nos enfants nous imitent plus qu’on le croit. Si on mentionne qu’il ne faut pas mettre les doigts dans la prise de courant, on va donc nous-mêmes garder nos doigts loin de la prise de courant.
Aussi, lorsqu’un enfant commet un dégât, par exemple il fait tomber le pot de fleurs en courant de la maison, il devra ramasser la terre au sol et redresser la terre. Il pourra également arroser la plante ou lui installer un tuteur pour l’aider à se remettre du choc qu’elle a subi.
Finalement, on peut utiliser le faux choix; dans le faux choix, les deux options de l’enfant sont des options valables pour lesquelles il peut opter. Il sent donc qu’il a le contrôle et que l’adulte ne lui impose rien. Laisser l’enfant se servir est une option de « faux choix » tout à fait valable également.
Formuler des consignes positives
Il est difficile pour l’enfant de recevoir sans cesse des réprimandes. « Ne fait pas ci, fait pas ça… ». D’abord, ça met beaucoup de négatifs dans sa vie. Ensuite, il sait ce qu’il ne doit pas faire, mais pas ce qu’il doit faire. Il vaut donc mieux toujours nommer le comportement attendu. Tout le monde sait ce qu’il doit faire de cette façon.
Dans la même optique, lorsqu’on donne une consigne, on doit être prudent de ne pas transmettre de peurs à l’enfant. Plutôt que de dire « Tu vas te faire mal! » ou « Tu vas tomber! » on peut dire « Regarde où tu mets tes pieds » ou « sois prudent ». Si on a vraiment peur que l’enfant se fasse mal, on nomme alors notre propre sentiment « J’ai peur que tu te fasses mal! »
Dans tous les cas, c’est mieux de faire confiance à l’enfant, il sait ce qui est le mieux pour lui.
Pour explorer un peu plus loin, Marion McGuiness, dans son livre propose les 10 atteintes à l'intégrité de l'enfant. On se quitte là-dessus pour votre réflexion :
- Renifler et changer la couche d'un bébé sans le prévenir de chaque geste.
- Essuyer la bouche après un repas par-derrière, sans qu'il ne soit prévenu.
- Moucher un enfant sans lui expliquer ce que vous faites.
- Percer les oreilles d'un enfant qui n'est pas en âge de donner son accord.
- Entrer sans frapper dans la chambre d'un enfant qui a développé un sens de la pudeur.
- Le forcer à faire un bisou pour dire bonjour.
- Le contraindre à finir son assiette alors qu'il n'en veut plus.
- Toucher le corps d'un enfant sans son consentement (déshabillage, lavage, etc.).
- Insulter, menacer, se moquer ou faire du chantage à l'enfant.
- Tirer un enfant par le soutien-gorge pour le faire avancer plus vite.
Source : Marion McGuiness, Grandir heureux, une aventure en famille : Le guide pratique de l'éducation positive, éditions Mango, Paris, 2018.
Des références pour pousser plus longe :
Lea Waters, PhD, Cultiver ses forces : l'éducation positive au quotidien, JC Lattes, 2019.
Marion McGuiness, Grandir heureux, une aventure en famille : Le guide pratique de l'éducation positive, éditions Mango, Paris, 2018.
Agnès Labbé, l'éducation approximative, Hachette Livre (Marabout) 2019.