Comment faire comprendre une consigne à votre enfant? Les 5C d'une bonne tâche pour enfant
Habiller les enfants est un moment chaotique de votre journée. Il y a des vêtements partout, votre enfant court de bord en bord de votre maison en chantant. Il trouve drôle vos consignes, crois que vous jouez peu importe la manière dont vous formulez la demande.
Chapitre 2
Les 5C d'une bonne consigne pour enfant
Habiller les enfants est un moment chaotique de votre journée. Il y a des vêtements partout, votre enfant court de bord en bord de votre maison en chantant. Il trouve drôle vos consignes, crois que vous jouez peu importe la manière dont vous formulez la demande.
Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que le cerveau de votre enfant ne fonctionne pas comme celui de l’adulte. Son développement n’est pas rendu au même stade. Il est donc très important de se mettre à la place de l’enfant et de formuler une consigne adaptée à son niveau. La règle des 5C peut aider à mettre en place une consigne pour l’enfant.
La règle des 5 C
La règle des 5 C: Une consigne claire
Plus les enfants sont jeunes, plus ils ont besoin qu’on décortique la consigne pour la rendre plus claire. Ainsi, il est souvent recommandé d’inclure une seule action par année d’âge de l’enfant. Par exemple, je dirai « Enlève ton manteau » à un enfant de 1 an, mais « enlève ton manteau, mets-le sur le crochet et lave tes mains. » à un enfant de 3 ans. Par contre, cela ne veut pas dire qu’il faut faire défiler une liste de 10 consignes à un enfant de 10 ans. Cette règle est un GROS maximum de ce que leur cerveau peut retenir d’un coup. N’oubliez pas d'utiliser des outils qui permettent de rendre cette information claire pour votre enfant comme des pictogrammes de routine.
La règle des 5 C: Concrète
Il est important de prioriser la consigne positive dans laquelle on évoque ce qu’on attend de l’enfant (ex :« Marche ») plutôt que d’indiquer le comportement à bannir (ex : « ne cours pas! ». D’abord, dans la petite enfance, le cerveau de l’enfant ne perçoit pas la négation dans les phrases. Ainsi, il comprendra « ne cours pas !»
Même lorsqu’ils sont plus vieux, c’est pertinent de mettre une consigne positive puisqu’ainsi, l’enfant saura ce qui est attendu de lui. Si je lui dis « Ne cours pas! », il sait ce qu’il ne doit pas faire, mais pas ce qu’il doit faire. Doit-il sauter, ramper, marcher, rester sur place? C’est clair pour moi, adulte, mais pas pour lui, enfant!
La règle des 5 C: Constante
Les mêmes consignes doivent toujours s’appliquer. Votre routine doit être constante, de même que vos consignes ! Ramenons cet exemple à l’échelle adulte. Il est de mise de marcher sur le trottoir et de rouler en voiture sur la route. Ces consignes s’appliquent, peu importe la ville ou le quartier. Eh!
Bien pour l’enfant, c’est la même chose. S’il est permis une journée sur deux de manger en pyjama, ou alors si la nécessité de se brosser les dents dépend de votre envie du moment, il sera dur pour lui de comprendre ce qui est attendu de lui. Même chose si c’est papa ou maman qui donne la consigne ! C’est à ce moment-là que les consignes viendront le frustrer et qu’il sera enclin à désobéir.
La règle des 5 C: Cohérente
Vous connaissez le dicton « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Cela ne s’applique absolument pas avec les enfants. Ils suivent votre exemple en tout temps. Si vous traversez sur la lumière rouge, ils le feront. Si vous sacrez, ils le feront. Il n’est donc pas possible de demander à un enfant de ranger son manteau quand on ne le fait pas nous-mêmes.
Commencez par montrer l’exemple, la quantité de consignes nécessaires sera ainsi grandement réduite.
La règle des 5 C: Conséquente
La conséquence de la consigne doit être reliée. Par exemple, si l’enfant fait une crise de 30 minutes dans l’entrée plutôt que de s’habiller, il vient de perdre 30 minutes de jeu, tout simplement. Il est pertinent de lui mentionner. « Timothé, mets ton manteau rapidement, autrement tu auras moins de temps pour jouer dehors. » « Timothé, quand tu auras lavé tes mains, tu pourras te prendre un jeu avant le souper. » Ainsi, il y a une suite logique entre la consigne, la tâche qui est attendue et la conséquence.
En ce sens, il est super pertinent d’utiliser la méthode des trois chances. La première fois, on nomme la consigne « Timothé, lave tes mains avant de choisir un jeu ». La deuxième fois, on annonce la conséquence possible « Timothé, lave tes mains avant de choisir un jeu. Si tu attends avant de te laver les mains, tu perds du temps de jeu. » et la troisième fois, on peut partir une minuterie qui chronomètre le temps de jeu que l’enfant perd. Les enfants plus jeunes comprennent parfois mal la consigne orale et auront besoin qu’on leur enlève physiquement (temporairement bien sûr!) le jeu pour comprendre la conséquence possible.
Respecter les règles
S'assurer de la compréhension des consignes
Il arrive que les règles à la maison soient mal formulées, même en respectant toutes ces règles. Il vaut mieux, à ce moment, reformuler la consigne. Un exemple flagrant est « assieds-toi comme il faut » où « comme il faut » diffère que l’enfant soit assis au sol avec les jambes en canard et qu’on souhaite qu’il croise les jambes ou alors sur sa chaise les jambes croisées. Il vaut donc mieux reformuler et dire « Assieds-toi les jambes croisées » ou alors « assieds-toi sur tes fesses. »
Aussi, si on a toujours utilisé le terme « bas » et que soudainement, on lui demande de mettre ses « chaussettes », il se peut qu’il ne le fasse pas. Sais-tu ce que sont des chaussettes? Vaut-il mieux répéter la consigne en utilisant le mot « bas » pour s’assurer qu’elle est bien comprise?
Donner les raisons de la consigne
Même s’ils sont jeunes, même si l’adulte a raison et qu’il décide, les enfants ont besoin de comprendre le pourquoi des choses. D’abord, ils seront plus enclins à faire une tâche pour laquelle ils comprennent la raison d’être. Ensuite, cela forgera leur capacité à faire des liens.
Comme ils deviendront, un jour, des adultes, il est important qu’ils comprennent la raison derrière les demandes. Sinon, ils deviendront des adultes qui courent autour de la piscine parce que personne ne leur a expliqué « Timothé, j’aimerais que tu marches sur le bord de la piscine. Le sol est glissant à cause de l’eau et si tu cours, tu pourrais glisser, tomber et te cogner la tête. Comme le sol est en céramique, le choc pourrait créer une commotion cérébrale. »
Cette explication est, bien entendu, très longue pour un enfant de 3 ans. En revanche, un enfant de dix ans saura comprendre toutes ces explications et les assimiler beaucoup mieux.
Répéter
Ce n’est pas de leur faute, mais les enfants ont besoin qu’on répète régulièrement les consignes. Avoir un accès visuel à la routine aide beaucoup l’enfant et nous évite de répéter régulièrement. L’application Kairos peut aider l’enfant à se repérer dans sa routine et dans les tâches qu’il doit encore accomplir, en plus de vous éviter à avoir à répéter les mêmes consignes sans arrêt.
Un tableau de routine accroché au mur est également un bel outil. Dans ce cas, il faudra l’accrocher à un endroit central et s’assurer que l’enfant peut lui-même déplacer les tâches accomplies. Cela créera chez lui un sentiment d’accomplissement !
Construire sa première routine
Maintenant que vous connaissez comment assurer que vos tâches soient efficaces, comment est-ce que l'on construit sa première routine?
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